Textes de l'album "Les bruits de la rue"

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Une jeune femme au bras d'un faiseur de rêves
Robe légère que les vents soulèvent
Un faiseur de troubles, presqu'un voleur
Venait de lui chiper son corps et son coeur

 

Elle était très jolie
Il l'a prise pour chez lui
Ses amis très surpris
S'demandaient indécis
Si c'était pour la vie

Ils voulaient eux aussi
Pour chez eux une amie
Pour êt'deux une amie
Près du feu pour la vie

 

Alors dans les parcs et les jardins publics
Où les statues prennent des poses érotiques
On peut en voir un, parfois l'autre, guetter
Mal caché derrière de maigres bosquets

 

Les jeunes filles très jolies
Dans les jar- dins fleuris
Un copain indécis
S'demandait accroupi
S'il fallait oser si
Une allait dire oui
J'veux bien mais à minuit
Tu m'libères ou tant pis
Tu me gardes pour la vie !

 

C'est ainsi que vont les choses, on s'unit
Souvent pour mettre un terme à son ennui
Mais si on pourchasse l'âme soeur sans nulle trève
La seule, l'unique, celle de ses rêves
Elle vous arrive un jour comm'dans un rêve
Elle vous arrive un jour comm'dans un rêve


 

BRADFORD


Toi ma bonne vielle guitare
Je t’ai traînée sur les chemins
Quand je chantais sur les trottoirs
A Bradford ou à St Germain.

Tous les braves gens qui passaient
Se foutaient pas mal de nous
Mais c’était chouette quand on jouait
Le soir chez le père Doudou.

Tu m’as donné tous mes amis,
Du moins ceux qui me sont restés,
Quand sont venus les jours de pluie
Quand le succès s’en est allé,
Et puis un peu grâce à toi
J’ai appris à parler d’amour
Sans avoir peur comme autrefois
Quand mon cœur se faisait trop lourd.

 

Mais sur l’océan de la destinée
Un jour le vent n’a plus soufflé
Inertes les voiles sont retombées
Mon bateau au port est resté.

Alors chez moi je suis rentré
J’étais crevé et j’avais mal aux pieds,
Mais t’en fais pas ma vielle demain
Ensemble on reprendra le train.

 

LES MIETTES DE PAIN


Sur la place où il neigeait
Il jetait des miettes de pain
Sur les traces qui s’effaçaient
Des amours sans lendemain…

Des pigeons et des pigeonnes
Main dans la main passaient
Sans reconnaître personne
Bien serrés comme s’ils s’aimaient.

M’sieur Dédé est décédé
Les oiseaux des places publiques
Auraient pu intercéder
D’une manière de supplique…

Q’on entende tout là-haut
Au paradis des pigeons
Q’un bon dieu bien com’il faut
Entende cette chanson…

Il jetait des miettes de pain
Sur la place où il neigeait
Sur les traces sans lendemain
Des amours qui s’effaçaient…

M’sieur Dédé est décédé
Les amants des places publiques
Auraient pu intercéder
D’une manière de supplique…

Q’on entende tout là-haut
Au paradis des pigeons
Q’un bon dieu bien com’il faut
Entende cette chanson…

LES BRUITS DE LA RUE


Tous ces mecs de la rue
Des filles plein les yeux
Ces ombres sur le pavé
Que je croise du regard,
Tous ces gens un peu fous
Que je ne connais pas
Et qui traînent l’habitude
Dans un train de banlieue.

Et puis la solitude
Au coin du boulevard,
Cette lumière en moi
Que tu ne peux pas voir,
Tout cela me fait peur
Et je ne comprends plus
Quand c’est toi qui réponds
A ces bruits de la rue.

Et je lis la réplique sur les murs du métro
Quand je vais retrouver une fille dans la nuit,
Je ne reconnais rien mais j’entends un saxo
Qui s’ennuie dans mon cœur, qui s’ennuie sur la ville.

Je me retrouve errant au milieu du trottoir,
Des boites des machines, des téléphones publiques,
Les filles standardisées, le reflet des vitrines,
Les prisonniers foutus qu’on emmène au parloir.

Tous ces mecs de la rue
Des filles plein les yeux
Et qui traînent l’habitude
Dans un train de banlieue,
Tout cela me fait peur
Et je ne comprends plus,
Quand c’est toi qui réponds
A ces bruits de la rue,
Quand c’est toi qui réponds
A ces bruits de la rue.

 

 

LE BLUES DU VIETNAM


Dans les marines, section d’élite
On m’appelle cap’tain Bullit
J’ai quarante ans de ballade
Depuis Hanoi jusqu’à Bagdad

Je revois comme si c’était hier
Les vastes forêts de cimetières
Les gosses brûlés par le napalm
Dans ce lointain, lointain Vietnam

La petite fille un soir d’été
Jouait toute seule à la poupée
Une de celle made in USA
Volée au comptoir des soldats

C’ n’est pas la peine de vous raconter
Qu’la p’tite n’a pas été retrouvée
Trois lignes versions spéciale dernière
De la politique étrangère

Vingt ans déjà, triste bilan,
Pour tout le monde c’est attristant
Mais demain le jour se lèvera
Tranquille sur la patrie natale

Et ne faites pas semblant de pleurer
Demain déjà vous oublierez
Vous irez laver votre conscience
Le paradis s’merite d’avance

C’est dégueulasse mais la petite
Dans ma chanson aimait la vie
Elle est partie sans avoir peur
En serrant la poupée sur son cœur

 

Je revois toujours les gamines
A cloche-pied entre les mines
D’Iraq jusqu’en Afghanistan
J’en verrais peut-être en Iran

C’est possible qu’un jour à Paris
Explose une poupée Barbie
Une de celles made in USA
Volée au foyer des soldats


CLOCHETTE

Dans mes rêves de môme je'm'souviens
Souvent il y avait une fée
Un jour la belle s'en est allée
Sûrement j'n'était plus un gamin.

Depuis les années ont passées
L'eau sous le pont n'a rien changé
je n'suis toujours qu'un bon à rien
Buveur, anarchiste et païen.

Reste donc avec moi
Tu sais souvent je pense à toi
Reste donc avec moi
?????

J'aurais voulu faire dans la vie
Vétérinaire ou bien toubib
mais comme mes vieux n'avaient pas d'ronds
J'me suis lancé dans la chanson.

T'aurais dû rester avec moi
Tu sais souvent je pense à toi
Dans ce logis de bas quartier
Qui fait toujours un peu pitié.

Reste donc avec moi
Tu sais souvent je pense à toi
Reste donc avec moi
?????

(Et) si tu restais avec moi ?
C’est un rêve que je fais parfois
(Et) si tu restais avec moi ?
Tu sais souvent je rêve de toi

Si tu restais avec moi ?
C’est un rêve que je fais parfois
Si tu restais avec moi ?
Ici il ferait un peu moins froid

Et si tu restais là ?
Si tu restais encore un peu
Et si tu restais là ?
Pour essayer la vie à deux


Quand l'inspiration ne vient plus
Tu me dis je suis revenue
Comment ça va, bonsoir Chéri
Mais bon sang qu'il fait froid ici.

Tu m'donne ton cœur et ton sourire
Tu m'donne enfin la vie d'artiste

DEMENAGEMENT

Le buffet de la cuisine
Et le lit et le mat 'las
Le frangin et les frangines
Maman qui poussait Papa

On a mit toutes les assiettes
Le bib'ron dans un carton
Le carton dans la poussette
On quittait notre maison

Pour un' drôle d'habitation
Pleine de portes et de fenêtres
Pleine d'escaliers de béton
On y s'ra heureux peut-être.

Tu nous regardais partir
Sans comprendre l'expédition
Et moi j'ai bien cru mourir
De chagrin et d'abandon

quand le portail s'est refermé
« Pour pas que les chiens s'en vont »
Emue tu m'as demandé
« Si qu'on s'en va pour de bon... »

« Oui, mais c'est pas pour toujours,
Où je vas J'connais personne »
On s'est quittés le cœur lourd
Sans que nul ne s'en étonne...

Si seulement parfois les grands
Savaient tout le mal qu'ils font
Lors des grands déménagements
Aux p' tites filles, aux p' tits garçons

qui vivent dans les buissons
Les soupentes et les greniers
Les amours des polissons
Je crois que ça les ferait pleurer…

 

 

LE CONTROLEUR

Dans le métro ma mie peureuse
Madame Poinçon la poinçonneuse
Fait du tricot pour son moutard
Qui s’ra plus tard un chef de gare

Dans ses études tout marche bien
Il est noté très bon élève
Et à coup sûr prendra la r’lève
De son papa mort sous un train

Mais un beau jour, c’était fatal,
Malformation congénitale
Insatisfaite de son élu
Madame sa femme le fait cocu.

Désabusé, vidé, aigri
Il se noie alors dans la Martini
Mais ressuscite le jour suivant
Pour détourner le Paris-Caen

Trois ans d’placard près de Honfleur
Le revoilà mais contrôleur
Et comme sa vielle maintenant retraitée
Il fait des p’tits trous dans les tickets.



POUR VIEILLIR AVEC TOI

On dit qu’un jour tu t’en iras
On dit qu’un jour tu me quitt’ras…

Je mettrais les p’tits plats dans les grands
Je fout’rais les pieds dans le plat souvent
Je mouill’rais le bouillon, j’mouillerais ma liquette
Pis j’m’allongerais sur la moquette

Tout ça pour dormir avec toi
Tout ça pour dormir avec toi

Et puis si tu rentres un peu trop tard
Et puis même si tu ne rentres pas un soir
Je n’aboierais pas, je te le promets
J’ferais com’si tu m’aimais

Oui, tout ça pour veiller sur toi
Oui, tout ça pour veiller sur toi


J’irais même jusqu’à faire la vaisselle
Et s’il le faut j’te trouv’rais belle
Mêm’si tu fais la gueule, que t’es moche
Mêm’ si j’ne suis pas d’ceux qui s’accrochent

Tout ça pour rester avec toi
Tout ça pour rester avec toi

Si un jour tu souffres, si tu pleures
Si s’en vient le temps des malheurs (du malheur ?)
Si s’en vient le temps des jours sombres
Je te suivrais comme ton ombre

Tout ça pour souffrir avec toi
Tout ça pour souffrir avec toi

J’ne suis pas de ceux qui courbent l’échine
J’ne suis pas du genre à faire des mines
Mais si j’deviens laid, tout ridé
Je n’hésiterais pas à me farder

Tout ça pour vieillir avec toi
Tout ça pour vieillir avec toi

Quand j’aurais vraiment plus la banane
Quand je s’rais courbé com’un’ canne
Au moins tu pourras t’appuyer sur moi

Si tu veux bien vieillir avec moi
Si tu veux bien vieillir avec moi…

 


UN AUTRE AVENIR

Du temps où je suis né
Avant ma dernière mort
Du temps où j’ai contemplé
Eblouis chaque aurore

Du temps où je menais
Un’ si belle existence
Au temps où l’on m’aimait
Tant d’amour et de chance

R :
De ce temps effacé
Dont je ne me souviens
Qu’en rêve du passé
Il ne me reste rien

Du temps où je suis mort
Dans un lit si bien fait
Dans des draps parés d’or
Près de ceux qui m’aimaient


Du temps où je planais
A travers les espaces
Du temps où je laissais
L’infini sur mes traces

Vus d’en haut les géants
Paraissaient si petits
Le faible est si puissant
Entre les galaxies

Du temps où je suis né
Avec pour seule richesse
Mon âme au contour glacé
Et absence de tristesse

Du temps où je suis né
Où j’ai passé ma peau
En ce temps que vous vivez
Je n’ ferais pas de vieux os

Et je glisse au hasard
Avant de repartir
Et je glisse au hasard
Vers un autre avenir