Bruno Gratpanche.

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Moisson

Alors te revoilà
Avec ton grand outil
A nous moissonner

Nous sommes bien entourés
De ceux qui nous aiment
Nous ont aimé

Tu nous prends sans compter
Tu nous laisses sans vie
Par ci ou par là

On met un genou à terre
On se relève
Les yeux taris

Nous sommes ceux-là qui sèment
La graine qui lève
La moisson

Nous sommes celui qui forge
L’outil dans le feu
Son élève

Le fils ou la mère
Qui offre sa gorge
Au bourreau qui prie

Je suis la plume en l'air
Cette chanson
Pour cette vie que j’ aime

Slow

Pour tes parfums qui s'accrochent
Sur ma chemise mouillée
Pour ton sein que je sens si proche
De ma peau je vais crier

A l'envie, à l'amour, au désir, à la vie

Pour la solitude la nuit
Pour les mots tendres qui s'envolent
Pour ceux qui restent, mon amie
Pour ton corps qui se colle

De désir, ou d'envie, ou d'amour, de vie

Pour cette chaleur tremblante
Pour ce frisson, ce prémisse
Pour cette main hésitante
Et pour tes lèvres complices

Désire, mon envie, mon amour, ma vie

Par la musique qui t'enlève
A mes bras pour d'autres soudain
Comme le rêve qui s'achève
je meurs et puis tu me reviens

Mon envie, mon désir, mon amour, ma vie

Cette vie que tu serres si fort
que je porte comme un fardeau
.Et quand je hurle, c'est à la mort
Je t'en prie, sauves ma peau

Mon désir, mon envie, mon amour, ma vie

Et quand le slow est terminé
Chacun regagne sa place
Et s'assoie un peu plus miné
Alors moi ... je m'efface

Mais que jamais rien n'efface
Le désir et l'envie et l'amour de la vie
Mon désir, mon envie, mon amour, ma vie

One man show

Sur la guitare usée
Aux cordes fatiguées
Mes doigts sentent la rouille
Il arrive qu'ils s'embrouillent

Comme l'artiste incompris
Moi je travaille, j'écris
Je chante « les coeurs purs »
Mon public, c'est les murs

De chez moi et personne
Ne se lève quand résonne
Ma dernière chanson
Pourtant,j’ai le frisson

Alors soudain la foule
Avec des larmes qui coulent
Emotion authentique
Et voilà mon public

Sous des lueurs électriques
Aux couleurs psychédéliques
Quelqu'un vient m'accueillir
Je salue, puis j'vais dormir

Jouer pour cent, pour dix mille
C'est bien trop difficile
On chante mieux solitaire
On s'dit qu'on a peur de plaire

Oui, mais moi j'le sais bien
Même si je ne vaux rien
Si toi tu peux m'entendre
Si toi tu peux comprendre

Un artiste incompris
Qui travaille, qui écrit
A l'abri de ses murs
Même si les cordes sont dures

Prends ta guitare usée
Aux cordes fatiguées
La rouille au bout de tes doigts
Te dira ça mieux que moi

Tant d'efforts investis
Tant de concerts gratuits
On est des milliers comme ça
A chanter chacun pour soi.

Mais regardes tes amis
Sont déjà tous assis
C'est un public immense
Généreux et, intense

Et le concert démarre
Quand pleure la guitare
La batterie explose
Il se passe quelque chose

Tes doigts de musicien
T'échappent t'y peux plus rien
Et la magie des mots
Fait le reste one man show

 

Tu navigues

Mon amour, tu navigues sur des eaux toujours bleues
Comme une enfant avide de tendresse et de jeux

Un peu soumise, un peu rebelle, nous ne sommes que des pions d'échecs
Que tu déplaces, irréels comme des p'tits bouts de bois secs

Les enfants se donnent la main, tu les regardes s'en aller
Et tu sens venir un gros chagrin, alors tu viens vite nous faire rigoler

Quand tu te retiens de pleurer, un peu comme une écolière
Moi dans tes yeux je vois briller une grande lumière

Qu'y a-t-il de plus géant, que ton petit coeur gavroche
Pour nous y mettre tous dedans, les plus beaux comme les plus moches

Et s'il arrive que l'on t'aime, tu donnerais la terre entière
Toi qui n'as rien, pas même un refuge, un cœur, une mère

Et si tu n'existais pas, qu'adviendrait-il de nous?
Toi qui nous fis aimer ma foi, les bons chiens et les matous

Pardonnes-moi si je t'aime, d'en parler encore une fois
Car tous ces mots que l'on sème, fleurissent les coeurs au placard...

 

Loin de l'autre

J’ai encore rêvé de son corps
De ses yeux au fond de mes yeux
De sa voix tout au fond de moi

Elle me dit, j'ai faim, j'ai envie
Elle m'assure que tout est trop dur
Qu'elle a peur, qu'elle a mal au coeur

Qu'elle se baisse, bien qu'il n'y paraît
Qu'elle se plie, que c'est pas sa vie
Qu'elle est mal, qu'elle veut faire la malle

Je m'éveille, avant le réveil
Il est tôt, le coeur dans un étau
Elle me dit qu'elle est mon amie

Que je l'aime un peu trop quand même
Qu'elle connaît une autre tendresse
Qu'elle se donne et puis qu'elle pardonne

Mais le rêve fini, on se lève
Et nos lits racontent notre vie
Notre vie loin de l’autre (bis)

Ecoute de la chanson

 

 

Le châteaudrale

J’fais mon truc, tout seul dans mon coin
Dans des replis
Archaïques
Explorateur de labyrintes…

J’fais mon truc, tout seul dans mon coin
Architecture
Empirique
Pas un cri et pas une plainte

J’fais mon truc, tout seul dans mon coin
Un chateaufort
Et ses dédales
S’effondre, structures trop graciles…

J’fais mon truc, tout seul dans mon coin
Mes fondations
De cathédrale
S’enfoncent, l’édifice est fragile

J’refais mon truc, tout seul dans mon coin
J’abat des murs
Je consolide
Chateaufort, sans meurtrière

J’refais mon truc, tout seul dans mon coin
Un pont-levis
Et une abside
Je m’allège, et tout se redresse…

Je fais mon truc, tout seul dans mon coin
Les fondations
Sont suffisantes
Les contraintes mieux imposées

J’fais mon truc, tout seul dans mon coin
Et les forces
Sont moins pesantes
Reconstruire com’ça,fallait oser

Refaire son truc, tout seul dans son coin
Ton édifice
Rien ne t’empêche…
La transgression, c’est la règle de l’art…

Faire son truc, tout seul dans son coin
Sur des créneaux
Des arcs, des flèches
Le chateaudrale tient bon, quelque part…

La petite fleur

C'était une petite fleur
Accrochée aux pavés
Au fond de ma mémoire
Mais elle avait la senteur
D'un p'tit bonheur sacré
La couleur de l'espoir

Car quand on l'effleurait
Avec le bout de son doigt
Elle vous tendait la tige
Ses pétales s'entrouvraient
Fragile corolle de soie
Et pris d'un tendre vertige

Pour cette petite fleur
Je me suis fais jardinier
Floraliste éperdu
Ne comptant plus ses heures
Négligeant,et c'est pitié
Les salades et les choux ventrus

Et quand s'en venait la nuit
Je m'asseyais auprès d'elle
Amoureux intarissable
Je lui racontais la vie
Q'aucune n'était plus belle
Puis on s'endormait coupable

Puis quand revenait le jour
Elle s'ouvrait au soleil
Je buvais impénitent
Dans son calice plein d'amour
Sa rosée quelle merveille
Qu'elle me versait à torrent

Mais un jour je dus partir
Je rendis mon tablier
Mon arrosoir et mes sabots
Elle avait bien dû le sentir
Que j'allais l'abandonner
Sur son parterre de terreau

Elle se pencha doucement
Un ver qui dormait près d'elle
Reçu une grosse goutte
C'était d'la rosée sûrement
S'épanchant de la plus belle
Mais de la plus triste de toutes

De toutes les petites fleurs
Accrochées aux pavés
Au fond de ma mémoire
Elle gard'ra la senteur
D'un p'tit bonheur fané
Un goût de désespoir.

La côte

Laisses pas le régime tomber
Si tu veux arriver en haut
T'as du mal, t'es chargé
Tu te traînes comme un bourricot
Dans la côte

Ca ronfle dur sous le capot
Ca commence à fumer un peu
Alors lève le pied mais pas trop
Sinon tu plantes au milieu
De la côte

C'est une question de dosage
De tendresse mécanique
Faudra refaire l'embrayage
Ca devient catastrophique
Dans les côtes

Maintenant ça grimpe un peu moins
Tu vas pouvoir changer de vitesse
Ca craque, ça passe mais soudain
C'est ignoble devant toi se dresse
Dans la côte

Surgi, comme venu de l'enfer
Sans la moindre charité
Un sale feu rouge, tout est à refaire
Mais t'as pas envie de t'arrêter
Dans la côte

Personne à droite, personne à gauche
Alors tu continues sans lever le pied
Mais quelle horreur ! derrière déboîte
Une 4L pleine de policiers
Dans la côte

Un p'tit coup d'oeil dans le rétro
On te fait signe de te garer
Mais tu continues un peu plus haut
Jusqu'au sommet faut s'l'avaler
Cette côte

Refus d'obtempérer, rébellion
Outrage à feu rouge attention
Surcharge et gros camion
Allez ! Souffles dans le ballon
T'es en faute - Dans la côte

Plus de deux grammes c'est trop
Plus d'permis, plus d'travail, plus d'camion
T'as vraiment pas de pot
Va falloir payer l'addition
L'addition
De la côte

Fontenay aux roses

C'était une brave fille
Toute simple mais gentille
Elle servait à table
Dans une salle confortable

Dans un restaurant routier
Ou j'm'asseyais affamé
J'y ai vu un coeur si grand
Que j'ai plongé dedans

qui ne s'est pas régalé
D'un repas trop bien salé
Ou d'un vin bien trop piquant
Pour une serveuse de vingt ans

D'aller traîner mes roues
Dans d'autres champs de boues
Ca m'a fichu un coup d'bleu
Moi qui étais presque amoureux

Les chauffeurs ne font que passer
Dans les restaurants routiers
Mais un jour je reviendrais
Mais un jour je m'arrêterais

A Fontenay aux roses

L'enfant

Se raconter des sornettes
Rêver que l'on aurait pu être
D'ailleurs, d’une autre vie
D'un autre amour, d'un autre lit...

S'endormir comme pour mourir
Dans un vague désir d'en finir
Sous des vagues de draps bleus
Entre deux eaux jamais il ne pleut

Mais pour remettre ses deux pieds parterre
Il faut le courage d'une armée entière
Avancer à tâtons à pas lents
Parmis des semblables si différents

Pour continuer son voyage sans but
Sinon celui d'abandonner la lutte
Figé comme un soldat blessé
Devant ses frères baissés

Et soudain la lumière vous ébloui
Inonde vos yeux qui s'étaient taris
Réchauffe votre gros coeur de pierre
Balaye les ténèbres d'hier

Quand les yeux clairs et innocents
D'un petit enfant tranquille
Vous regardent comme un géant
Immuable dans le temps qui défile

Ils vous ramènent à la vie
Il vous réveille la nuit
Il vous émerveille le jour
Il vous ramène à l'amour

Partance

Sur la route sans fin
Qui nous emporte autre part
Qui nous pousse toujours plus loin
Le soir quand il se fait tard

On a le sentiment
De rater quelqu’un, quelque chose
Tandis que le jour mourant
Enflamme nos ombres qui s'opposent

Il fait mal ,je m'en souviens
L'instant où l'on se sépare
L'éternité nous fout soudain
Le vertige et puis on part

Bien sûr, faudra rouler
Il se peut qu'on ait froid
Et on croit encore aimer
Quand une femme parfois

Prend pitié du bonhomme
Café chaud qui réconforte
Nuit d'amour, home sweet home
Refermer doucement la porte

Maintenant l'horizon
Me paraît plus avenant
Sur mon dos le vieux blouson
Des petits matins frissonnants

Maintenant l'horizon
Me paraît moins repoussant
Une date et mon camion
Elle que j'aimais tant et tant

Tant et tant

La mise en boîte

Quand un ami de toujours
Disparaît soudain
Quand il va faire un tour
Disparaît au lointain
Quand l’ami de toute une vie
S’en va aux cyprès
C’est notre mémoire qui
S’étiole disparaît

Si c’est un gros la boîte
Est lourde à porter
Alors on souffle et on boite
On pourrait regretter
Son petit côté bon vivant
Cet épicurien
Est presqu’ aussi lourd bon sang
Que notre chagrin

Quand c’est un sec, un nerveux
Qu’il remue encore
On s’attend à voire le vieux
Au bout d’un ressort
Jaillir de sa boîte que diable
Pour que l’on doute
D’une fin inéluctable
Et alors on doute, on doute

Et quand c’est un chaud lapin
Que l’on porte en terre
Derrière sa caisse en sapin
On essaye de taire
Le mal qu’on eût pour couvrir
La boîte toute neuve
Du Priape et pour contenir
L’ardeur de ses veuves, de ses veuves

Mais si l’amie est une femme
Et qu’elle fût tendre
On entend dire les infâmes
« Qu’à force de s’étendre…
Qu’elle précède toujours une queue
Est elle seule au lit
Des anges dans sa boîte est-ce que
Nul ne l’a suivie

Quand c’est un contradicteur
Une forte tête
Quand du dernier mot d’auteur
C’est toujours l’adepte
Pour enfin le mettre en boîte
C’est à déplorer
Pour enfin le mettre en boîte
Il faut l’enterrer ! (bis)


Ecoute de la chanson

La maîtresse

Les enfants quai passent dans la rue
Deux par deux, les yeux dans les nues
Me rappellent mon enfance
La p'tite fille qui se moquait
De mes yeux qui la regardaient
Dans le rang, indifférence.

La maîtresse qui les conduit
Les emmène à travers Paris
Un modèle, un exemple
De douceur et d'autorité
D'une tendre sévérité
J'la reconnais, il me semble.

Toute en rigueur et en plissé
Jupe de tissus écossais
Et dessous un peu de chair
Et puis plus haut fait pour
les mains Quelque chose de très féminin
Et de rond et allant en paire

Caché soit sous du nylon, sous
De la soie dans ses doux dessous
Après tant et tant de cuisse
Ce que Je vis un jour pardis,
Je le revis souvent depuis
Pour peu que mes yeux se plissent

Des maîtresses, dès lors j'en connus
Elles me tombaient souvent des nues
Comme autant d'adultères
Mais de celles qui m'ont ému
Vraiment que la liste est ténue
Souvent je reviens en arrière

Je revois la maîtresse d'école
Sur l'estrade et les heures de colle
Les bonnets d'âne au supplice
De tous les marmots de mon âge
J'étais sûrement le moins sage
faisant tout pour qu'on Le punisse.

Elle écrivait sur le tableau
Puis s'asseyait à son bureau
Quand, prisent de fourmillements
Ses longues jambes se croisaient
Incidemment m'apparaissait
Dévoilées par le mouvement

Bien plus précieux que le saint Graal
De quoi faire succomber Tantale
Le plus intime de ses trésors
Le plus secret le plus caché
Mais pourtant, le moins protégé
Ce petit coin de son corps

Aux regards du petit Garçon
Qui f'sait des tâches sur ses leçons
Ma mémoire reste entière
J'apprenais les cartes de France
Fasciné par ses ondulances
C'est pas si vieux, c'était hier.

Les enfants qui passent dans la rue
Deux par deux les yeux dans les nues
Me ramènent à mon enfance
La maîtresse qui les conduit
Tout au long des rues de Paris
J'la connais, je l'aime, attirance.
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