Bruno Gratpanche.

Ecrits, chansons page 4

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Françoise impressions

Point d'exclamation, retour à la ligne
Sous son vieux chapeau il reste digne
Il veut du calme et surtout du silence I
l te veut toi, ton ombre, ton absence

refrain:

Le clapotis de l'eau et le vin au frais
Le ver à l'hameçon que la carp'effraie
Le rire des ses copains au bord de l'Oise
Le sourire farouche de la p'tite Françoise

Des souv'nirs qui lui remontent à la gorge
Les métallos et puis les gars des forges
Le patron à genou devant le brûlot
Et ce poisson trop gros qu'il remet à l'eau

Un quatorze Juillet, un feu d'artifice
La Françoise radieuse et fière de ses fils
Et sa photo et sa belle robe blanche
Il essuie ses yeux d'un revers de manche

Le clapotis de l'eau et le vin au frai
Le vers à l'hameçon que la carp'effraie
Il y a des pêcheurs au bord de l'Oise
Il y a des pêcheurs au bord de l'Oise...

Point d'exclamation, retour à la ligne
Sous son vieux chapeau il reste digne
Il veut du calme et surtout du silence
Il te veut toi, ton ombre, ton absence

Françoise.


Ecoute de la chanson

De mauvaise foi

Les p’tits mensonges parfois sont nécessaires
N’en déplaise aux confesseurs, aux commissaires
Aux gens bonne moralité, de bonne foi
Quand elles commencent par « il était une fois »

Les chansons sont des histoires qu’on invente
Pour refaire un peu la vie alors on chante
Sans vergogne ses amours mortes dans l’œuf
Avec le cœur battant d’un amant tout neuf

Paul et Virginie, Roméo et Juliette
En comparaison de tendres amourettes
Voilà notre histoire ainsi remaniée
Peu crédible au départ on ne peut le nié

Suscite chez l’auditeur des émotions
S’il en est privé c’est à son attention
Pour lui donner des « il était une fois »
Que les chanteurs chantent de mauvaise foi.

Que les chanteurs chantent…de mauvaise foi.


Ecoute de la chanson

Océan

Quand le monde est couché,
Quand l’ décor s’est figé,
J'ai des envies marines
De vagues, d’ondes salines

Refrain :

De l’océan

Une voix m’appelle
Une voix douce et belle

De l’océan

Elle me chante la chanson
Des vents à l’unisson

De L’océan…


Envie d’un coin tout nu
D’un endroit inconnu
Un accès à la mer
Un port sur l’univers

Refrain


Sous les lignes fécondes
De la courbure du monde
Mon horizon s’étend
Jusqu’aux sources du temps


Refrain


D’eaux douces et d’eaux salées
De coquillages perlés
Sur la terre où je survis
Vient ton souffle de vie…


Emporte les arbres morts
Avec les sables d’or
Emporte-moi après
Dans l’écume sans regret.

Refrain 2


Dérive dans les eaux vertes
Dans la matrice ouverte
Déjà je suis un être
Un homme qui va naître…

…De l’océan

Les boîtes à éléphants

Tu me parles de ta vie
De tes certitudes, tes faux-pas
Tu me parles de tes envies
Puis tu me parles de ton papa

Enfermer les éléphants
Dedans des petites boîtes
Ca f’rait rire les enfants
Rendrait leurs p’tites mains moites

Tu te caches dans la fumée
Tu te caches derrière tes verres
Petite femme parfumée
Qui r’garde déjà derrière

Mais je sais que dans ton sac
Y’a des films, y’a des livres
Et quand t’as le cœur patraqu’
Je sais qu’ils te délivrent

J’te regarde sur ta chaise
Tes cheveux vont avec le vent
Un roman de James Hadley Chase
Tu sembles ailleurs dorénavant

Mat’lot je redeviens mouss’
Quand tu joues de la lumière
Tu m’attires tu me repouss’
D’un geste tu me laiss’ à terre

Alors j’ regarde vers le ciel
Et j’empoigne le tire-bouchon
Mon vin c’est pas comme ton miel
C’est Dieu qu’est saoûl com’ un cochon
Mon vin c’est pas comme ton miel….(bis)

Ecoute de la chanson

Albert le mulot

ou les tribulations d'un nuisible


Ayant supporté toute une décennie
Chez moi, dans mes recoins, sous mon plancher
La présence désastreuse d'une colonie
De joyeux mulots n'pensant qu'à manger

Mon pain, mon beurre, bref tout's mes provisions
Aux lois d'l'hospitalité contrev'nant
Un jour je pris la triste décision
D'les décimer en les empoisonnant

Les petits fûtés négligèrent le blé
Qui les aurait fait périr, pas de doute
Leur finesse d'ailleurs, j'avoue m'a troublé
Ils continuaient à ronger mon casse-croûte

Leur présence m'était presqu'invisible
J'les recensai en comptant leurs p'tites crottes
Quand un jour, un de ces charmants nuisibles
S'enhardit hors de sa petite grotte

Alors manoeuvrant comme un maquignon
Sous mon nez, il entreprit d'me voler
Quelques miettes qui me restaient d'un quignon
" Un jour j't'aurais petit écervelé !"

J'le surnommais Albert tout en f'sant un piège
De quelques graines au fond d'un litron
D'un entonnoir à la place du liège
Y m'fallait pour l'exemple un d'ces poltrons

Albert le mulot voulut se mettre à table
Le grain sentait bon et il avait faim
Mais le piège était inévitable
Prisonnier, au fond d'ma bouteille de vin

L'intrépide s'était épuisé
Tout un'nuit pour atteindre l'étroit goulot
Puis était tombé, ses p'tites dents usées
A ronger le verre en vain, pauv'mulot

Devant le spectacle de l'animal
Pris au piège, à l'article de la mort
Aux larmes que ma compagne cachait si mal
Moi le bourreau, je fus pris de remords

" Tant pis pour l'exécution ma jolie
J'le gracie, lui épargne le couperet"
Lors, au lieu d'nous coucher et nous mettre au lit
Nous partîmes relâcher Albert en forêt

Hélas ! en zoologie nos connaissances
Avaient leurs limites, sous la ramure
Pour manger aurait-il la moindre chance
De dégoter un épi de blé mûr ?


Albert le mulot, comme tout un chacun
Hésita devant tant de liberté
Mais il était vaillant, c'était quelqu'un
Alors, et ce en toute légalité

Notre petit rongeur, dans le sous-bois
Soudain s'en fût, fugace com'l'éclair
Epargnez la p'tite bête aux abois
Seigneur hibou, en ces lieux grand clerc

Souffrez sa présence dans votre fief
Ce rat des champs, chez vous, c'est un migrant
C'est un réfugié, gardez vos griefs
Tolérez-le, vous n'en serez pas moins grand.

Vieux

Quand tu me traite de vieux con
Tu insultes
L’enfant que j’aurais pu être

Vous

La rivière rapide et froide
Mon enfance et un poisson fou
Vous

Tempête

Le cirque, les clowns,les acteurs...
Les billets pour entrer
Funambules,trapezistes, dompteurs et domptés...
La vie, la vie encore.
Et le chapiteau qui s'envole...
Le théatre qui s'écroule
Toi que je croise dans la foule
La vie encore et toujours...
Et puis cette tempête
Qui souligne le trait
De ton regard parfait
Avec cette larme qui coule
Devant ce drame
A devenir folle
Mais , la vie...
Encore et toujours...
La vie avec ses tempêtes
Un nez rouge et deux traits
Un soir de fête, les enfants
Qui s'alignent a l'entrée...
Et leurs yeux trop grands...
Regardent le clown...
Avec ses yeux trop grands aussi
Il les regarde en pleurant...
La vie encore, la vie toujours
Vous fait devenir plus grand
Et ton coeur d'enfant s'écroule
A l'orée de cette foule...

Stances pour un baptême

Evitant les baptêmes, tout le monde est en émoi,
On déplore mon absence, il ne manquait que moi,
Tout comme dit Eugène au fond de sa barrique,
Je m’tiens à l’écart et vous dîtes « Quelle mouche le pique ? »

Baptêmes civiles, baptêmes chrétiens,
Même si je suis le parrain, ça me dit rien…

Evitant les grand-messes incontournables,
Les premières communions, je suis impardonnable,
Tout comme dit Eugène, au fond de sa barrique,
Je m’tiens à l’écart et vous dîtes « Quelle mouche le pique ? »

Premières communions, communions solennelles, tiens,
Même si il y a du vin , ça me dit rien…

Evitant les cortèges, je vais en me déroutant
Des p ’tites noces tardives, des noces de débutants,
Tout comme Diogène, au fond de sa barrique,
Je m’tiens à l’écart et vous dîtes « quelle mouche le pique ? »

Mariages civils où mariages chrétiens,
Même si je suis le témoin, ça me dit rien…

Evitant les obsèques, les enterrements,
Hélas de plus en plus fréquents, malheureusement,
Tout comme dit Eugène, au fond de sa barrique,
Je me tiens à l’écart et vous dîtes « Quelle mouche le pique ? »

Funérailles civiles, enterrements chrétiens,
Même si c’est moi le défunt, ça me dit rien !

Réminiscences

Du temps où je suis né
Avant ma dernière mort
Du temps où j’ai contemplé
Eblouis chaque aurore

Du temps où je menais
Un’ si belle existence
Au temps où l’on m’aimait
Tant d’amour et de chance

R :
De ce temps effacé
Dont je ne me souviens
Qu’en rêve du passé
Il ne me reste rien

Du temps où je suis mort
Dans un lit si bien fait
Dans des draps parés d’or
Près de ceux qui m’aimaient


Du temps où je planais
A travers les espaces
Du temps où je laissais
L’infini sur mes traces

Vus d’en haut les géants
Paraissaient si petits
Le faible est si puissant
Entre les galaxies

Du temps où je suis né
Avec pour seule richesse
Mon âme au contour glacé
Et absence de tristesse

Du temps où je suis né
Où j’ai passé ma peau
En ce temps que vous vivez
Je n’ ferais pas de vieux os

Et je glisse au hasard
Avant de repartir
Et je glisse au hasard
Vers un plus triste devenir (fin)

Ecoute de la chanson

Pierrot du bord de Seine

Pierrot à sa fenêtre
Regarde la neige tomber
Le fleuve va déborder
Demain peut-être

Le noyer frappe aux carreaux
Le patron va téléphoner
Les voisins vont pas tarder
Pour l'apéro

Mais à l'heure sacrée du pastis
Comme c'est étrange, comme c'est bizarre
Personne encore, y sont en r'tard
Les vieux complices

Pierrot ce soir sera tout seul
Les copains sont restés chez eux
Boire tout seul ça l'ennuie un peu
Il fait la gueule

C'est alors qu'il entend frapper
A la porte peut-être le frangin
Vient-il avec deux ou trois copains
Il crie : entrez !

Au lieu d'ses amis attendus
Soudain une superbe créature
Arrive en manteau de fourrure
" J'me suis perdue"

Pierrot est un gars bien serviable
Il la fait vite entrer chez lui
" T'as faim ? on s'fait des spaghettis"
Il met la table

Elle dit "J'te trouve à mon goût
Et puis j'ai froid viens m'réchauffer
J'ai les pieds et les fesses gelés
j'ai rien en d'sous"

Elle écarte alors sa pelisse
Etonné mais ravi, Pierrot
Pose un baiser bien com'y faut
Sur sa peau lisse

Comment tout ça va-t-il finir
Comme il se doit on s'en doute bien
Car Pierrot c'est un chaud lapin
Qui sait s'tenir

Les soirs d'hiver au bord de seine
On fait de drôles de films parfois
Quand c'est à Cupidon que l'on doit
La mise en scène

Nuits bleues

Une ombre fugace
Qui passe sous la pluie
Quand la lune déplace
Ses nuages bleus de nuit

Quelqu'un me regarde
Par le carreau mouillé
Quelqu'un qui retarde
Des instants oubliés

Refrain:

Je sais que c’était toi
Je me souviens encor’
Je sais que c’était toi
Où la form’ de ton corps.

Quelqu'un que je regard’
Enfant émerveillé
Quelqu’un que je retard’
les yeux ensommeillés

Il y avait du vent
Il ne faisait pas froid
Je te revois souvent
Par le carreau étroit

Nuits noires et venteuses
L’automne me faisait peur
Les histoires menteuses
Je les laisse aux conteurs

Il pleut de la lumière
Le soleil devient bleu
Pas besoin de prière
Le ciel fait ce qu’il peut…

Je sais que c’était toi
Je me souviens encor’
Je sais que c’était toi
Et je me sens plus fort.


Ecoute de la chanson

Nuit blanche

Je ne suis que l’ombre qui précède
Je ne suis que lumière’ en négatif,
Marchant, lasse’, devant vos corps froids et raides
Je suis fille’ d’un soleil déjà plaintif

Mon père se meurt
J’ai plus le cœur
De vous aimer
Mon père se meurt
J’ai plus le cœur
De vous aimer

Il a vécu ses plus belles années
A vous chauffer, à rayonner brûlant….
Fusain crayonnant vos corps nouveau-nés
De quelques mots qui vous firent parlants.

Mon père se meurt
J’ai plus le cœur
De vous aimer
Mon père se meurt
J’ai plus le cœur
De vous aimer

Qu’il fût chanté ou loué à genou
Qu’il fût prié ou gravé sur la pierre
Vos sacrifices pauvres de vous,
Vos ombres, maintenant l’indiffère

Mon père se meurt
J’ai plus le cœur
De vous aimer
Mon père se meurt
J’ai plus le cœur
De vous aimer

Il est mort le soleil et mon père…
Sa lumière vous laisse seuls et tremblants…
Il est mort le soleil et mon père…
Et le noir se travestit de drap blanc…

Mon père est mort,
J’ai plus de corps
Pour vous aimer…
Mon père est mort
J’ai plus de corps
Pour vous aimer…



-« A trois cent mille kilomètres seconde
J’arriverai quand même, malgré lui » (parlé)

Une dernière fois chauffer votre monde
Je serai lumière du jour, en pleine nuit

Mourir

mourir,
Comme les sales gosses d’autrefois
Les bras en croix, les yeux mi-clos
Mourir une dernière fois
Mourir, mourir pour de faux

Mourir,
Pour prendre un peu de distance
S’allonger un petit moment
Et puis recommencer l’expérience
recommencer éternellement…

Mourir,
Prendre un p’tit congé vital,
S’allonger auprès des petites fleurs
Pour enfin compter leurs pétales
Pour enfin compter les pleurs…

Mourir,
Pour une petite sieste s’étendre
Un p’tit repos bien mérité
Plus près des racines tendres
Pour enfin, s’en délecter…

Mourir,
Restituer le tablier
Rendre l’âme, déposer les armes
Puis retourner le sablier
Revenir sécher vos larmes
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